Fixtures

Uruguay - Tournoi d'ouverture 04/29 23:00 - Penarol vs CA River Plate - View
Uruguay - Tournoi d'ouverture 05/03 18:00 - Liverpool Montevideo vs Penarol - View
Copa Libertadores 05/07 22:00 4 Caracas vs Penarol - View
Copa Libertadores 05/14 22:00 5 Penarol vs Atletico Mineiro - View
Copa Libertadores 05/28 22:00 6 Penarol vs Rosario Central - View

Résultats

Copa Libertadores 04/24 00:00 3 [1] Atletico Mineiro v Penarol [2] L 3-2
Uruguay - Tournoi d'ouverture 04/20 18:00 - [5] Boston River v Penarol [1] W 1-3
Coupe d'Uruguay 04/17 23:30 2 Penarol v Montevideo City Torque L 1-3
Uruguay - Tournoi d'ouverture 04/14 21:00 - [2] Penarol v Danubio [9] W 2-0
Copa Libertadores 04/11 00:00 2 [3] Penarol v Caracas [4] W 5-0
Uruguay - Tournoi d'ouverture 04/07 21:00 7 [11] Deportivo Maldonado v Penarol [2] W 1-2
Copa Libertadores 04/04 22:00 1 Rosario Central v Penarol L 1-0
Uruguay - Tournoi d'ouverture 03/29 19:00 6 [1] Penarol v Club Nacional de Footbal [4] D 0-0
Coupe d'Uruguay 03/27 23:30 2 Penarol v Torque - PPT.
Uruguay - Tournoi d'ouverture 03/24 19:00 6 Penarol v Club Nacional de Footbal - PPT.
Uruguay - Tournoi d'ouverture 03/16 22:30 5 [9] Racing Club de Montevideo v Penarol [1] W 1-2
Uruguay - Tournoi d'ouverture 03/09 22:30 4 [2] Penarol v Cerro [15] W 3-0

Stats

 TotalHomeAway
Matches played 52 26 26
Wins 24 12 12
Draws 12 6 6
Losses 16 8 8
Goals for 73 36 37
Goals against 54 25 29
Clean sheets 20 10 10
Failed to score 13 7 6

Le Club Atlético Peñarol est un club omnisports uruguayen basé à Montevideo. Il est particulièrement connu pour les succès de sa section football.

Le Peñarol a été officiellement fondé le sous le nom de C.U.R.C.C. ("Central Uruguay Railway Cricket Club"), adoptant son nom actuel en 1913. Le club doit son nom au quartier voisin de Montevideo, qui reprend celui de la ville italienne de Pignerol (en italien : Pinerolo). Ses membres ont pour surnoms habituels les manyas, les carboneros en français : « charbonniers », les aurinegros en français : « les noirs et jaunes » et les mirasoles en français : « les tournesols ».

Depuis l’avènement du professionnalisme en Uruguay en 1932, le Peñarol est le club de football le plus titré du pays avec 42 trophées de champion. Auparavant, il faut y ajouter neuf championnats amateur, un avec la fédération disidente FUF (1924) et un autre avec le tournoi du Consejo Provisorio (1926) ce qui conduit le club à revendiquer 51 titres de champion uruguayen. Au niveau continental, Peñarol est le club le plus titré hors-Argentine avec cinq coupes Libertadores (en 1960, 1961, 1966, 1982 et 1987), dont les deux premières éditions de la compétition alors appelée Copa de Campeones de América en français : « Coupe des champions d'Amérique ». Le CAP est enfin le premier club à remporter à trois reprises la Coupe intercontinentale (1961, 1966 et 1982), un palmarès qu'ils partagent aujourd'hui avec Boca Juniors et le Nacional, leur grand rival en Uruguay.

Distancé financièrement par ses concurrents des grands championnats argentin et brésilien depuis le début des années 1990, le club ne parvient pas depuis à rééditer ses succès lors des compétitions internationales et voit sa domination contestée sur la scène nationale.

Le club a été le résident habituel du stade Centenario, le plus grand stade du pays et propriété à l'État, construit pour la coupe du monde de 1930.

Le club est désormais propriétaire de son stade, le stade "campeon del siglo", inauguré le 26 mars 2016, dans lequel l'équipe évolue en championnat.

History

Central Uruguay Railway Cricket Club (1891-1913)

Le CURCC en 1900, premier champion national.

Le Central Uruguay Railway Cricket Club est fondé le par des employés et ouvriers de la société britannique Montevideo's Central Uruguay Railway (CUR), chargée de la gestion des chemins de fer en Uruguay depuis 1878. Le club est alors connu comme le CURCC ou simplement Peñarol, du nom du quartier de la banlieue de Montevideo où sont basés l'entreprise et le club. Les couleurs choisies sont le jaune et le noir, en hommage aux couleurs traditionnelles des chemins de fer (locomotive, panneaux, barrières, etc.)

D'abord spécialisé dans la pratique du cricket et du rugby à XV, le club ouvre dès 1892 une section football qui semble prendre rapidement l'ascendant sur les autres disciplines du club. En 1895, Julio Negrón devient le premier capitaine uruguayen du club, traduisant ainsi l'enracinement du club dans le pays.

En 1900, le CURCC fonde avec les clubs Uruguay Athletic, Deutscher Fussball Klub et Albion le championnat d'Uruguay de football, dont il remporte la première édition en 1900. Ils sont rejoints la saison suivante par le Club Nacional de Football. Le CURCC conserve son titre en 1901, le Nacional remportant les deux titres suivants. Après l'interruption de la compétition due aux soulèvements de 1904, le CURCC remporte deux nouveaux titres en 1905, grâce à huit victoires en huit matchs sans encaisser un seul but, et 1907.

Le CURCC en 1905.

En 1906, Charles W. Bayne, nouvellement installé à la tête de l'entreprise de chemins de fer, refuse de présider le club de football comme cela était le cas jusque-là et transmet la responsabilité à Roland Moor. Cette décision marque le début d'une série de différends entre la direction de l'entreprise et son club de football. Par ailleurs, en 1908, le club boycotte le championnat après dix journées, pour dénoncer des décisions arbitrales. Deuxième en 1909 et 1910, le CURCC remporte un nouveau titre en 1911.

L'année suivante, les responsables du club initient le projet d'autonomisation vis-à-vis de l'entreprise, prévoyant l'ouverture de l'équipe à des joueurs non-employés de CUR et le changement de nom du club. En juin 1913, l'assemblée générale des membres du club rejette d'abord ces propositions, avant de revenir sur sa décision pour la section football en novembre. Le 13 décembre 1913, la section football devient le CURCC Peñarol, et en mars 1914 le Club Atlético Peñarol. Il semble que le CURCC ait malgré tout conservé une section football récréative, coexistant avec le Club Atlético Peñarol jusqu'en 1915. Cette incertitude nourrit une polémique coutumière sur le doyenné du football uruguayen, entretenue par les dirigeants du Nacional.

Succès en championnat amateur (1914-1931)

Le , le CURCC Peñarol devient officiellement le Club Atlético Peñarol. Le changement de nom est approuvé par les instances nationales le 14 mars et le gouvernement accorde à la structure sa personne morale le 13 avril.

Inscrits en championnat à la place du CURCC, les aurinegros obtiennent de bons résultats mais ne parviennent pas à remporter le titre : finalistes malheureux face au River Plate FC en 1914, dauphins du Nacional en 1915, 1916 et 1917. Cependant le club se structure, et inaugure son nouveau terrain de Las Acacias le 19 avril 1916. Le CA Peñarol remporte finalement ses premiers championnats en son nom propre en 1918 puis en 1921. Il remporte en parallèle ses deux premiers tournois internationaux, la Cup Tie Competition (dont le CURCC avait atteint la finale à quatre reprises) en 1916 et la Copa de Honor Cousenier en 1918. Ces compétitions opposent alors deux équipes d'Argentine et d'Uruguay.

Le 12 novembre 1922, en cours de saison, l'Association uruguayenne de football (AUF) désinscrit le Peñarol et le Central pour avoir disputé des matchs amicaux respectivement face au Racing Club de Avellaneda et Independiente, des équipes argentines membres de l'Asociación Amateurs de Football, dissidente de la fédération argentine officielle. Les deux clubs rejoignent une fédération dissidente, la Federación Uruguaya de Foot-ball (FUF), qui lance en 1923 un championnat concurrent, dont le Peñarol remporte la deuxième édition en 1924. Cette même année, la sélection uruguayenne (composée essentiellement de joueurs du Nacional) remporte la médaille d'or de football aux Jeux olympiques de 1924 de Paris, y réalisant une véritable démonstration, preuve du niveau du championnat uruguayen.

Après l'interruption des compétitions en 1925 décidée par les autorités, la FUF est dissoute et les deux championnats sont réunis l'année suivante au sein d'une poule unique, que le Peñarol remporte. Cette victoire, connue comme la Copa del Consejo Provisorio, n'est cependant pas reconnue par les instances uruguayennes à cause des conflits ayant émaillé la compétition.

En 1927, le club uruguayen organise une première tournée en Europe, avant de remporter deux nouveaux titres de champion en 1928 et 1929. La solidité du milieu de terrain aurinegro lui alors vaut d'être surnommé la « Cortina metálica » en français : « le rideau de métal ». En 1928, le club remporte également pour la première fois la Copa Aldao, qui oppose les champions uruguayens et argentins, face au Club Atlético Huracán (3-0), tandis que la sélection uruguayenne, qui compte plusieurs manyas (Peregrino Anselmo, Juan Pedro Arremón, Antonio Cámpolo et Álvaro Gestido), remporte de nouveau le tournoi olympique de football disputé à Amsterdam, en battant en deux matchs l'Argentine en finale. Julio María Sosa, président de 1921 à 1928, est le premier ancien dirigeant à être élu président honoraire du club.

En 1930, la première coupe du monde de football est organisée par l'Uruguay, qui fait construire à Montevideo le stade Centenario, inauguré pendant la compétition. Double championne olympique, la sélection uruguayenne, qui compte dans ses rangs les manyas Lorenzo Fernández et Pelegrín Gestido, bat en finale les voisins argentins (4-2). Le , le Peñarol dispute et remporte son premier match officiel au Centenario, à l'occasion d'une rencontre de championnat face au Club Atlético Olimpia (1-0).

Avènement de l'ère professionnelle (1932-1957)

Severino Varela, champion avec Peñarol en 1938.

Le , la fédération valide officiellement l'introduction du professionnalisme dans le football uruguayen. Renforcé par le recrutement de José Andrade, star du Nacional et champion du monde 1930, le Peñarol remporte le premier titre professionnel, grâce à 17 victoires en 27 matchs (le championnat ayant débuté avec onze équipes et terminé à dix à la suite de la fusion de deux concurrents). Les trois premiers derbys professionnels opposant les manyas aux bolsos du Nacional s'achèvent sur autant de victoires sur un score identique : 2-0.

La saison suivante est plus resserrée : les deux rivaux terminant avec le même nombre de points (46), ils s'affrontent en match d'appui le 27 mai. Après 70 minutes, le Peñarol ouvre le score dans des circonstances confuses (le ballon ayant été renvoyé involontairement dans le terrain par le kinésithérapeute du Nacional), ce qui conduit à des incidents entre les joueurs et la suspension du match. Le 30 juillet, la Fédération décide d'annuler le but et jouer le temps restant à huis clos. Après 80 minutes de jeu (les 20 minutes du temps réglementaire et les 60 de prolongation), le match se termine sur un score vierge. Le 2 septembre, un deuxième match d'appui a lieu mais se termine sur le même score après 150 minutes de jeu. Le troisième match, le 18 novembre, voit finalement le Nacional l'emporter 3-2 grâce à un triplé d'Héctor Castro. L'attaquant Juan Pedro Young termine meilleur buteur avec 33 réalisations.

De nouveau deuxième en 1934, le Peñarol remporte quatre titres d'affilée entre 1935 et 1938, ainsi que le Torneo Competencia de pré-saison en 1936. Francisco Tochetti est la deuxième personnalité à être nommée président honoraire du club.

De 1939 à 1943, les carboneros (autre surnom des joueurs de Peñarol) ne peuvent empêcher leurs concurrents du Nacional de remporter une série record de cinq titres consécutifs. Ils remportent malgré tout la deuxième édition de la Copa de Confraternidad Escobar - Gerona en 1942. En 1944, les deux grands clubs terminent de nouveau ex-æquo ; le premier match d'appui se termine sur un score vierge, le second est remporté par les aurinegros (3-2), qui enlèvent un second titre d'affilée la saison suivante. En parallèle, le club acquiert un terrain afin d'y faire construire le siège du club, baptisé Palacio Peñarol.

En 1948, le championnat est suspendu du fait d'une grève des joueurs. L'année suivante, le Peñarol remporte un 19e titre. Invaincue toute la saison, vainqueur de 16 matchs de ses 18 rencontres au cours desquelles elle inscrit 62 buts, grâce notamment à l'efficacité de son attaquant Oscar Míguez, meilleur buteur du championnat, l'équipe acquiert le surnom de La Máquina.

Dauphin du Nacional en 1950, Peñarol fournit cette année-là de nombreux joueurs à la sélection nationale, qui s'en va remporter la coupe du monde au Brésil. La finale voit notamment trois de ses joueurs - le capitaine Obdulio Varela et les attaquants Juan Alberto Schiaffino et Alcides Ghiggia, buteurs - s'illustrer et jouer un grand rôle dans la victoire surprise des Uruguayens, pourtant menés 1-0 à l'heure de jeu, en finale (2-1). Cette victoire illustre l'état d'esprit de « garra charrúa » associé au football uruguayen.

Le Peñarol remporte de nouvelles couronnes nationales en 1951, 1953 et 1954, qui lui permettent de compter à cette date le même nombre de titres que le Nacional... qui remporte les trois éditions suivantes.

Champion d'Amérique du Sud et couronnes mondiales (1958-1970)

Peñarol champion de la Copa Libertadores en 1961.
Peñarol champion de la Copa Libertadores en 1966.

Champion d'Uruguay en 1958 et 1959 sous la direction d'Hugo Bagnulo puis Roberto Scarone, arrivé en cours de saison 1959, le Peñarol est qualifié pour la première édition de la Coupe des champions d'Amérique (devenue Copa Libertadores), en 1960, qui réunit les clubs champions de sept pays affiliés à la CONMEBOL, les représentants du Pérou, de l'Équateur et du Venezuela ayant déclaré forfaits. Pour le premier match de l'histoire de la compétition, le 19 avril, les Uruguayens infligent un sévère 7-1 aux Boliviens du Club Jorge Wilstermann, qui ne peuvent que faire match nul (1-1) au retour. En demi-finale, le Peñarol dispose de San Lorenzo de Almagro, après deux matchs nuls (1-1 ; 0-0) et une victoire en match d'appui à Montevideo (2-1). En finale, les aurinegros battent les Paraguayens de Club Olimpia (1-0 ; 1-1) et remportent le premier trophée continental. Pour la première de ses dix saisons au club, l'Équatorien Alberto Spencer est le meilleur buteur de la compétition. Cette victoire leur offre l'occasion de disputer au Real Madrid la première édition de la Coupe intercontinentale. Après un match nul et vierge en Uruguay (devant 71 872 spectateurs, le record d'affluence du club), ils sont battus sèchement en Espagne (5-1).

De nouveau champion d'Uruguay en 1960, le Peñarol défend son titre lors de la Copa Libertadores 1961. Vainqueurs faciles des Chiliens d'Universitario puis de Club Olimpia, les Uruguayens affrontent en finale les Brésiliens de Palmeiras, qu'ils battent à l'aller (1-0) et tiennent en échec au retour (1-1). De nouveau qualifiés pour la Coupe intercontinentale, ils s'inclinent d'abord sur le terrain du Benfica Lisbonne (1-0) mais l'emportent largement au retour (5-0), de sorte qu'un match d'appui est nécessaire. Le , plus de 60 000 spectateurs assistent au sacre du Peñarol, grâce à un doublé de José Sasía, répondant à un but d'Eusébio.

Le Peñarol remporte l'année suivante un quatrième titre consécutif. Tenant du titre, il est qualifié d'office pour les demi-finales de la Copa Libertadores 1962, où il rencontre le Nacional, son dauphin en championnat et représentant à ce titre l'Uruguay. Défait sur la pelouse de son rival (2-1), il remporte le match retour (3-1). Le match d'appui s'achève sur un match nul qualifiant le Peñarol à la différence de buts. En finale, les Uruguayens doivent faire face aux Brésiliens du Santos FC, qui remportent le match aller à Montevideo (2-1). Alors qu'ils mènent 3-2 au score, le match retour est interrompu du fait d'incidents provoqués par les supporters, et le score finalement validé. Le match décisif voit les Brésiliens l'emporter sèchement (3-0), grâce notamment au doublé de Pelé, et détrôner ainsi le Peñarol, qui remporte par ailleurs un cinquième sacre consécutif en championnat (son premier « Quinquenio »), sous la brève direction de l'emblématique entraîneur Béla Guttmann.

Peñarol vainqueur de la Coupe intercontinentale en 1966.

La saison 1963 marque une pause dans cet âge d'or, le club étant devancé en championnat par le Nacional et éliminé en demi-finale de la Copa Libertadores par les Argentins de Boca Juniors (après une victoire record face aux Équatoriens du Club Deportivo Everest, 14-1 sur deux matches).

De nouveau champion d'Uruguay en 1964 et 1965, le Peñarol atteint la finale pour son retour en Copa Libertadores en 1965, après avoir disposé des Paraguayens de Club Guaraní et surtout pris sa revanche sur Santos FC, battu en match de barrage (4-5 ; 3-2 ; 2-1), mais s'y incline devant Independiente lors d'un troisième match décisif (0-1 ; 3-1 ; 1-4). L'année suivante voit l'introduction d'une compétition continentale élargie à dix-sept équipes venant de huit pays. Sortis lauréats d'un premier groupe de six équipes, devant le Nacional, puis d'un groupe de trois équipes, devant les Chiliens d'Universidad Católica, les aurinegros de Roque Máspoli affrontent les Argentins de River Plate en finale. Ils l'emportent au match aller, à Montevideo (2-0), mais s'inclinent au Monumental au retour (3-2). Un match d'appui est organisé à l'Estadio Nacional de Santiago du Chili : menés 2-0 à la mi-temps, les Uruguayens retournent la situation en deuxième mi-temps avant d'arracher un troisième sacre continental en prolongation (4-2 a.p.), grâce notamment à deux buts de Spencer. Peñarol compte alors trois coupes continentales alors que son traditionnel rival le Nacional n'en compte aucune.

Quelques mois plus tard, pour sa troisième participation à la coupe intercontinentale, le Peñarol bat le Real Madrid à deux reprises sur le même score (2-0), grâce notamment à trois buts de Spencer.

Les Uruguayens continuent à collectionner les succès jusqu'à la fin de la décennie avec deux nouveaux titres domestiques (en 1967 et 1968), marqués par une série record de 56 matchs sans défaite, du 3 septembre 1966 au 14 septembre 1968. Éliminée en demi-finale de la Copa Libertadores 1968 par Palmeiras et de la Copa Libertadores 1969 par le Nacional, l'équipe remporte la deuxième et dernière édition de la Supercoupe des champions intercontinentaux en 1969. En 1970, le Peñarol accède de nouveau en finale de la Copa Libertadores, après avoir disposé des Vénézueliens du Valencia FC (écrasé sur le score record de 11-2), Galicia, Guaraní, de la LDU Quito et enfin d'Universidad de Chile, à la différence de buts, en demi-finale. Mais l'équipe s'incline finalement face aux Argentins d'Estudiantes de La Plata (0-1 ; 0-0).

La transition des années 1970 (1971-1980)

Dominés par les tricolores du Nacional sur la scène intérieure à partir de 1969, au point de terminer troisièmes du championnat en 1970 derrière Huracán Buceo (leur plus mauvais classement depuis 1940), les manyas sont éliminés de la Copa Libertadores 1971 par leurs rivaux, qui remportent finalement le trophée. Cette même année, les aurinegros leur tiennent tête le temps de la saison régulière mais s'inclinent de nouveau en play-offs.

Renforcée par le recrutement du buteur Fernando Morena en 1973, auteur de 84 buts en 66 matchs lors de ses trois premières saisons de championnat, et dirigée par Hugo Bagnulo, de retour après son premier passage en 1958-1959, l'équipe de Montevideo remporte trois titres d'affilée.

Lors de la Copa Libertadores 1974, le club est le premier à réaliser l'exploit de remporter un match de cette compétition en Argentine (sur le terrain d'Huracán, 3-0), mais il est finalement éliminé par Independiente, futur vainqueur, dans la phase de groupe des demi-finales. L'année suivante, il est battu dès la phase de groupe par les Chiliens d'Universitario.

En 1976, le titre échappe pour la première fois au duo Nacional-Peñarol depuis l'avènement du professionnalisme en 1932, au profit du Defensor Sporting Club. Le Peñarol, entraîné par le Brésilien Dino Sani remporte ses 24e et 25e titres professionnels en 1978 et 1979. Morena inscrit lors de saison 1978 un record de 36 buts en 22 matchs (dont sept lors d'un seul match face à Huracán Buceo), avant de partir en Espagne, au Rayo Vallecano.

Sur la scène continentale les manyas peinent, éliminés dès la première phase de poule en 1977 et 1978. En 1979, ils se qualifient pour la deuxième phase mais sont éliminés logiquement par les grands clubs argentins Boca Juniors et Independiente, alors qu'en championnat ils ne terminent qu'à la deuxième place et sont battus par le Defensor en Liguilla Pre-Libertadores de América, qualificative pour la Copa Libertadores. Privés en conséquence de compétition continentale en 1980, ils terminent à une piètre troisième place en championnat... mais remportent cette fois la Liguilla.

Nouvel âge d'or (1981-1987)

En 1981, le recrutement de l'entraîneur Luis Alberto Cubilla, ancien gardien de but du club qui a connu un certain succès pour ses débuts avec Club Olimpia, et le retour du buteur Morena (dans le cadre d'un transfert record d'un million de dollars) aux côtés de Rubén Paz, meilleur buteur du championnat cette saison-là, permettent au club de remporter un nouveau titre de champion d'Uruguay.

Malgré le départ de l'entraîneur Cubilla, remplacé par l'emblématique Hugo Bagnulo, et de Paz, le Peñarol réalise une saison 1982 historique. En Copa Libertadores, après avoir disposé des clubs brésiliens São Paulo FC, Grêmio, Flamengo et des Argentins de River Plate, les aurinegros battent les Chiliens de Cobreloa en finale (0-0 ; 0-1), grâce à un but à la dernière minute de Morena sur le terrain adverse. De nouveau champions d'Uruguay, grâce notamment aux 17 buts de Morena, les hommes de Bagnulo affrontent les Anglais d'Aston Villa FC en coupe intercontinentale, à Tokyo. Vainqueur 2-0 grâce à des buts de Jair, élu meilleur joueur du match, et de Walkir Silva, le Peñarol est le premier club à compter trois coupes intercontinentales à son palmarès.

Seulement 7e de son championnat en 1983, le club défend cependant hardiment son titre continental. En dominant d'abord le Nacional et les Vénézuéliens de l'Atlético San Cristóbal, les Uruguayens se qualifient pour la finale, où ils s'inclinent de justesse face au Grêmio (1-1 ; 2-1). Dominé de justesse par Central Español en 1984, le Peñarol fait appel à nouveau à Roque Máspoli, qui mène le club à deux nouveaux titres de champion. Celui de 1986 est arraché au Nacional dans des conditions rocambolesques, le Peñarol ayant manqué le premier match de la saison pour des raisons économiques, il est décidé qu'en cas d'écart inférieur à deux points à l'issue du championnat entre les deux clubs, un match d'appui décisif serait organisé, ce qui s'avère être le cas en fin de saison. Le match décisif s'achève sur un match nul et vierge, et c'est donc sur une séance de tirs au but (remportée 4-3) que le Peñarol est sacré champion.

En 1987, les problèmes économiques croissants du club l'obligent à présenter une équipe rajeunie à 22 ans de moyenne d'âge, dirigée par Oscar Tabárez. Si celle-ci connaît des difficultés en championnat (qu'elle termine seulement au 8e rang), elle réalise un parcours inattendu en Copa Libertadores 1987 : sortie première de son groupe en première phase, elle domine les Argentins de River Plate et d'Independiente en groupe de demi-finale, grâce notamment à une victoire spectaculaire sur le terrain de los Diablos rojos (2-4). Elle défie l'América de Cali en finale ; battue 2-0 en Colombie, elle est menée 1-0 au match retour à vingt-cinq minutes de la fin, mais marque par deux fois en fin de match et gagne ainsi le droit de disputer un match d'appui. Ce dernier est organisé à l'Estadio Nacional de Chile, où les Peñarolenses ont remporté leur dernier titre continental en 1982. Comme cinq ans avant, les Uruguayens arrachent la victoire, cette fois à la dernière minute de la prolongation grâce à un but Diego Vicente Aguirre. Cette victoire, nouvelle illustration du fameux « garra charrúa », leur permet de compter au palmarès cinq Copa Libertadores, un total dépassé alors seulement par le CA Independiente.

Seul club à compter à cette époque trois coupes intercontinentales, le Peñarol a l'occasion d'en gagner une quatrième, mais il s'incline face au FC Porto en décembre 1987 à Tokyo, sur un but de Rabah Madjer en prolongation (2-1). L'année suivante, le Nacional remporte à son tour une troisième coupe intercontinentale, égalant ainsi le record du Peñarol, qui de son côté va connaître une période d'insuccès inédite.

Quinquenio puis baisse des résultats (depuis 1988)

Egidio Arévalo et le trophée de champion d'Uruguay en 2010.
Match amical contre le Real Madrid.

De 1988 à 1993, le Peñarol ne remporte aucune compétition : 2e en 1988, 3e en 1989 et 1990, le club ne termine même pas sur le podium du championnat les deux saisons suivantes. Ces difficultés sont partagées avec le Nacional, de sorte que les couronnes de champion vont à des clubs jusque-là très peu titrés : Defensor Sporting, Danubio FC, CA Progreso, CA Bella Vista, etc.

Les entraîneurs se succèdent sur le banc de touche… jusqu'à la signature de Gregorio Pérez, qui ramène immédiatement le club au sommet du football uruguayen. Sous sa direction (interrompue en 1996 par une expérience de quelques mois en Italie), le Peñarol connaît son second « Quinquenio », avec cinq titres de champion consécutifs remportés entre 1993 et 1997, tandis que sur le plan continental il dispute (et perd) deux finales de Copa Conmebol en 1993 et 1994. En Copa Libertadores, le club subit l'élargissement de la compétition qui permet la participation de nombreux clubs brésiliens ou argentins et l'explosion des budgets dans les grands championnats : il parvient régulièrement à se qualifier pour le tournoi final, mais ne dépasse les huitièmes de finale qu'en 1998.

Le nivellement par le bas du niveau du championnat, expliqué notamment par la faiblesse des moyens du football uruguayen, l'empêche de concurrencer les grands clubs des grands championnats d'Amérique du Sud (Brésil et Argentine notamment), comme l'illustre le départ de Diego Forlán du centre de formation du Peñarol en 1995, à 16 ans seulement. Les années 2000 sont beaucoup moins fructueuses : le Peñarol subit la domination du Nacional, voire du Danubio, sur la scène nationale et ne remporte que trois titres en 1999, 2003 et 2009-2010 (le format du championnat ayant entretemps été aligné sur celui du championnat argentin, à cheval sur deux années), sans réaliser de parcours intéressant en Copa Libertadores, quand il parvient encore à s'y qualifier. En 2011, le club revient sur la scène continentale, -après avoir gagné le championnat en 2010- en atteignant la finale de la Copa Libertadores 2011, qu'il perd face au Santos FC. Le club remporte son 38e championnat en 2013.