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Stats

 TotalHomeAway
Matches played 10 6 4
Wins 6 5 1
Draws 4 1 3
Losses 0 0 0
Goals for 17 11 6
Goals against 8 3 5
Clean sheets 4 3 1
Failed to score 1 0 1

L'équipe de Hongrie de football (Magyar labdarúgó-válogatott en hongrois) est l'équipe nationale qui représente la Hongrie lors des compétitions internationales masculines de football, sous l'égide de la Fédération hongroise de football. Elle consiste en une sélection des meilleurs joueurs hongrois.

Après la fondation de la Fédération hongroise en 1901, l'équipe nationale dispute la première rencontre de son histoire en 1902 face à l'Autriche. Affiliée à la FIFA à partir de 1907, la sélection hongroise dispute sa première compétition internationale lors des Jeux olympiques d'été de 1912 en finissant quart-de-finaliste. Quelques années plus tard, l'équipe hongroise se distingue en 1938, en atteignant la finale de la Coupe du monde. Dans les années 1950, le onze d'or hongrois, l'une des meilleures formations du monde, est sacré champion olympique en 1952 mais échoue lors de la Coupe du monde 1954 en s'inclinant en finale.

Le , les chars soviétiques entrent dans Budapest pour écraser l'insurrection hongroise. De nombreux éléments du onze d'or s'exilent alors en Espagne. Malgré ces pertes, la sélection hongroise continue à signer de grands résultats : la Hongrie termine troisième de l'Euro 1964 et est sacrée championne olympique la même année, titre conservé lors des Jeux olympiques suivants.

Les années 1970 voient l'amorce d'un déclin pour la sélection hongroise. Une quatrième place à l'Euro 1972 et une médaille d'argent aux Jeux olympiques de 1972 sont les derniers grands résultats de l'équipe. Après trois présences consécutives en Coupe du monde (entre 1978 et 1986) qui s'achèvent dès le premier tour, la Hongrie quitte le haut niveau et ne participe plus durant trente ans à aucune phase finale majeure (Mondial ou Euro). La sélection fait son retour dans un grand tournoi lors du championnat d'Europe 2016.

Depuis 1953, les Hongrois disputent la plupart de leurs rencontres à domicile au Népstadion, rebaptisé en 2002 stade Ferenc-Puskás, enceinte d'une capacité de 38 652 places située à Budapest. L'Italien Marco Rossi est le sélectionneur de l'équipe depuis . Les Hongrois ont terminé l'année 2023 au 27e rang mondial et au 15e rang européen selon le classement FIFA.

History

Genèse de la sélection du temps de l'Autriche-Hongrie (1901-1920)

Jusqu'à la Première Guerre mondiale, le royaume de Hongrie est l'une des deux principales entités constituant l'Empire austro-hongrois. Le football apparaît dans la région à la fin du siècle et plus précisément durant les années 1890, notamment à Budapest, où sont fondés les premiers clubs du pays : le Budapest TC en 1885, le Magyar AC en 1895 et l'Újpest TE, le plus ancien encore existant aujourd'hui, en 1899. Le match de football le plus ancien ayant été rapporté oppose deux équipes du Budapest TC en 1897.

Une partie de la société hongroise, particulièrement la haute société magyare, se montre toutefois réticente au développement de ce sport « répugnant », en raison de sa nature supposée violente et très physique, voire « non civilisée ». Certains membres du conseil municipal de Budapest proposent en 1900 de bannir le football du pays, mais l'idée est rejetée et le football reste autorisé en Hongrie. Malgré ces critiques, le football devient de plus en plus populaire dans le pays, notamment dans les classes moyennes et ouvrières. Le , douze clubs de Budapest fondent la Magyar Labdarúgók Szövetsége (MLSZ) en français : « Fédération hongroise de football ». Elle organise la première édition du championnat national, qui ne compte que des formations de la capitale.

Match Grande-Bretagne-Hongrie (7-0), quart de finale des Jeux olympiques de 1912.

Le , la fédération hongroise organise le premier match d'une sélection « nationale ». Elle concède à Vienne face à son homologue autrichienne, dont c'est également la première sortie, une défaite 5-0. Il s'agit du premier de l'histoire opposant deux sélections européennes non britanniques. L'année suivante, elle remporte ses premières victoires, sur la sélection de Bohême et Moravie (ancêtre de la sélection tchèque), puis sur l'Autriche.

La Hongrie se lie avec la Fédération internationale de football association (FIFA), fondée en 1904, et en devient membre en 1906 lors de son troisième congrès, organisé à Berne, ou, selon les sources, en 1907.

Durant les premières années, la Hongrie n'affronte que deux de ses voisins, l'Autriche et la Bohême-et-Moravie. La sélection magyare joue son premier match contre l'Angleterre en 1908, lors d'une tournée de la sélection britannique en Europe centrale, et subit la plus lourde défaite de son histoire (7-0). Quelques mois plus tard, elle s'inscrit au tournoi olympique de Londres mais la fédération déclare forfait au dernier moment, officiellement pour des raisons financières mais surtout à cause des troubles politiques créés par la crise bosniaque dans l'Empire.

En janvier 1911, l'équipe hongroise se déplace pour la première fois en Europe de l'Ouest pour y affronter la France, l'Italie et la Suisse. L'année suivante, elle participe pour la première fois au tournoi olympique, organisé à Stockholm. La sélection d'Ede Herczog entame la compétition en quart de finale face au tenant du titre, la Grande-Bretagne, qui s'impose très facilement sur le score de 7-0. Lors du tournoi de repêchage, les victoires face à l'Allemagne puis l'Autriche lui permettent de se classer à la cinquième place. Imre Schlosser-Lakatos inscrit quatre des six buts de la sélection.

Même durant la Première Guerre mondiale, la Hongrie continue de jouer notamment contre l'Autriche.

Après les Jeux, en juillet 1912, les hommes de Herczog, menés par leurs avants Gáspár Borbás et Schlosser-Lakatos, se déplacent à Moscou pour jouer deux matchs amicaux face à la Russie impériale, qu'ils battent facilement (9-0 et 12-0). Ce deuxième succès reste le plus large de l'histoire de la sélection. À l'aube de la Première Guerre mondiale, en mai 1914, la sélection hongroise s'impose facilement à Budapest contre la France sur le score de cinq buts à un. Durant le conflit et juste après, la Hongrie n'affronte pratiquement plus que son allié au sein de l'Empire austro-hongrois : en effet, entre octobre 1914 et mai 1920, vingt-deux des vingt-trois matchs amicaux qu'elle dispute le sont contre l'Autriche.

Premiers résultats marquants (1920-1939)

L'équipe de Hongrie en 1924.

Après la Première Guerre mondiale, l'Allemagne, l'Autriche et la Hongrie, vaincues et considérées comme les responsables du conflit par les Alliés, sont boycottées par les nations dominantes du football mondial, la Grande-Bretagne en tête. Les Anglais obtiennent que les sélections ayant joué contre un de ces trois pays, comme la Suisse, soient exclues du tournoi de football des Jeux olympiques de 1920 à Anvers. La Hongrie s'ouvre cependant à de nouveaux adversaires, issus de pays n'ayant pas participé directement au conflit, comme la Pologne en 1921 ou la Finlande en 1922. En 1923, la Hongrie est intégrée à la Société des Nations, signe de la normalisation de ses relations diplomatiques.

Scène du match entre la Pologne et la Hongrie, comptant pour le premier tour des Jeux olympiques de 1924.

Dans la foulée, la FIFA, que les Anglais ont quitté, invite la Hongrie et l'Autriche aux Jeux olympiques de 1924 à Paris. Ce tournoi est le premier à rassembler des sélections non européennes, et les formations de ces deux pays figurent alors parmi les meilleures en Europe. Sous les ordres de Gyula Kiss, la sélection est l'une des favorites attendues à Paris. Elle écarte facilement la Pologne au premier tour mais s'incline dès les huitièmes de finale face à l'Égypte, sur le score de trois buts à zéro.

En 1927, les Hongrois participent à l'édition inaugurale de la Coupe internationale européenne, qui rassemble plusieurs sélections d'Europe centrale. Ils terminent la compétition, disputée sur deux ans et demi, à la quatrième place. En parallèle, la Hongrie multiplie les matchs amicaux, comme celui contre la France en juin 1927 qui se termine par une victoire 13 à 1 des Magyars. Alors qu'un championnat professionnel a été lancé en Hongrie, le pays décline l'invitation à participer aux Jeux de 1928, réservés aux footballeurs amateurs. Elle imite en cela ses voisins autrichiens et tchécoslovaques. Lors de l'édition suivante de la Coupe internationale, entre 1931 et 1932, la Hongrie réalise un résultat honorable, en terminant troisième sur les cinq nations engagées.

Devant le succès des tournois de football olympiques et le développement du professionnalisme à travers le monde, la FIFA annonce en 1928 l'organisation d'une Coupe du monde ouverte aux professionnels. La Hongrie, à l'instar d'autres pays européens et de l'Uruguay, qui s'apprête à fêter le centenaire de son indépendance et dont la sélection est double championne olympique en titre, dépose alors sa candidature pour accueillir le tournoi, prévu en 1930. L'engagement des Uruguayens à payer le voyage et l'hôtel aux équipes participantes, et à construire un nouveau stade, leur vaut, dans le contexte économique incertain de l'époque, d'être finalement choisis par la FIFA. En réaction, la Fédération hongroise, tout comme les autres nations candidates à l'organisation, n'envoie aucune délégation à cette première édition de la Coupe du monde, qui remporte malgré tout un franc succès populaire.

En 1932, l'organisation d'une deuxième édition de la Coupe du monde est annoncée et promise à un pays européen. La Hongrie se montre à nouveau intéressée, mais face aux difficultés financières croissantes liées à la crise économique de 1929 elle renonce à déposer sa candidature. C'est l'Italie qui obtient l'organisation de l'événement. En mars et avril 1934, l'équipe d'Ödön Nádas domine sans mal la Bulgarie lors des éliminatoires et n'a même pas à affronter l'Autriche, son deuxième adversaire, pour composter son ticket pour l'Italie. En phase finale, elle figure parmi les huit têtes de série désignées. Les Hongrois se préparent idéalement en battant pour la première fois l'Angleterre à Budapest (2-1). En huitième de finale, au stade Giorgio-Ascarelli de Naples, la sélection hongroise domine l'Égypte (4-2), mais elle s'incline dès le match suivant en quart de finale contre la Wunderteam autrichienne (1-2), après l'expulsion d'Imre Markos à l'heure de jeu.

La sélection hongroise lors d'un match de la Coupe internationale, entre 1936 et 1938.

La Hongrie participe à la même période à la troisième édition de la Coupe internationale, dont elle termine à la 3e place derrière l'Italie, championne du monde, et l'Autriche. Malgré le statut professionnel de ses meilleurs joueurs, le pays envoie une équipe au tournoi olympique de 1936 de Berlin, pas reconnue comme A par la fédération hongroise. Sans joueur majeur, la sélection olympique de Zoltán Opata concède la défaite face à la Pologne dès le premier tour (huitièmes de finale). La quatrième édition de la Coupe internationale est arrêté à la suite de l'Anschluss (invasion de l'Autriche, l'un des participants). Au moment de l'arrêt du tournoi, la Hongrie pointait en tête, mais elle avait joué trois matchs de plus que l'Italie qui était deuxième au classement.

La Hongrie se consacre ensuite à la préparation de la Coupe du monde de 1938, organisée par la France. Les éliminatoires se résument pour la Hongrie à un match unique, joué en mars 1938 à Budapest contre l'équipe de Grèce. Une victoire facile sur le score de onze buts à un qualifie les partenaires de Gyula Zsengellér, auteur de six des onze buts de son équipe. La sélection d'Alfréd Schaffer et de Károly Dietz entame le tournoi à Reims face aux Indes orientales néerlandaises, considérée comme une des « attractions de la Coupe du monde » car elle est la première équipe asiatique à y participer. Les Hongrois s'imposent aisément (6-0), puis écartent la Suisse en quart de finale (2-0), faisant ainsi mieux que lors du mondial précédent. En demi-finale, les Hongrois surclassent la Suède, qui avait pourtant ouvert le score sur sa première occasion (5-1). Zsengellér est l'auteur de deux nouveaux buts.

L'équipe de Hongrie en 1939 lors du dernier match de la Pologne avant son invasion par le troisième Reich et le début de la Seconde Guerre mondiale.

La finale est jouée contre le tenant du titre, l'Italie, dirigée par le technicien turinois Vittorio Pozzo. Les Magyars font bonne figure mais doivent s'incliner, sur deux doublés des avants Gino Colaussi et Silvio Piola, pour un score final de quatre buts à deux. La légende veut que la Hongrie ait laissé la Squadra Azzurra s'imposer, après les menaces de sanction du leader fasciste italien, Benito Mussolini, à ses joueurs, en cas de défaite :

« On a pris quatre buts, mais au moins on leur a sauvé la vie »

— Antal Szabó (gardien de la Hongrie), à l'issue de la finale perdue face à l'Italie (2-4)

Sárosi et Zsengellér, auteurs chacun de cinq buts durant le tournoi, terminent à la deuxième place du classement des buteurs, derrière le Brésilien Leônidas.

La Hongrie joue en début d'année 1939 une série de rencontres en Europe de l'Ouest, affrontant successivement les Pays-Bas, la France, l'Irlande et la Suisse. Une nouvelle confrontation face aux doubles champions du monde a lieu en juin, avec une fois encore un succès italien (1-3). Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale ralentit à peine l'activité de la sélection, qui poursuit ses rencontres face à des nations des forces de l'Axe (Allemagne, Italie, Roumanie, Bulgarie et Yougoslavie), des nations alliées (Finlande), soumises (Croatie) ou neutres (Suisse et Suède), et ce jusqu'en novembre 1943.

La génération du « Onze d'Or hongrois » (1950-1956)

Dès le lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la sélection hongroise retrouve les terrains. Tandis que le pays est progressivement rattaché à la zone d'influence de l'Union soviétique, l'équipe nationale est invitée à jouer la Coupe des Balkans en 1947 et 1948. Elle remporte le premier de ces deux tournois, devant la Yougoslavie, tandis que le deuxième est interrompu alors qu'elle en occupe la tête. La Coupe internationale renaît également de ses cendres en 1948, mettant toujours aux prises les cinq mêmes sélections qu'avant la guerre.

En 1949, alors qu'est proclamée la République populaire de Hongrie, la sélection est confiée à Gusztáv Sebes, un communiste convaincu. Kispest, un ancien club de la capitale, est repris par l'armée, qui le rebaptise « Budapest Honvéd », et fait en sorte d'y attirer les meilleurs joueurs du pays : Ferenc Puskás et József Bozsik sont rejoints dès 1950 par Sándor Kocsis, Gyula Lóránt et le gardien de but Gyula Grosics, imités par László Budai en 1951 et Zoltán Czibor en 1953. Son principal concurrent est l'ex-MTK Budapest, repris pour sa part par l'ÁVH, la police politique du Parti communiste hongrois, où évoluent notamment Nándor Hidegkuti, Mihály Lantos, József Zakariás et Péter Palotás. En s'appuyant sur cette génération de joueurs talentueux, rassemblés au quotidien dans seulement deux clubs, Sebes va constituer l'une des plus grandes équipes de l'histoire du football. Cette équipe est cependant privée de la possibilité de disputer la Coupe du monde 1950, car les pays du Bloc de l'Est refusent d'inscrire leur sélection aux tours préliminaires pour des raisons politiques. Après le et une défaite 5-3 en amical face à l'Autriche, l'équipe de Hongrie ne perd plus aucun match pendant les quatre années suivantes et fait la fierté du pays qui la surnomme Aranycsapat (littéralement « l'Équipe d'Or » en hongrois).

Le monde découvre cette équipe aux Jeux olympiques d'Helsinki en 1952, où la Hongrie, désormais communiste, envoie sa sélection A : les clubs hongrois étant soutenus par des organisations d'état, les joueurs sont assimilés à des fonctionnaires et peuvent ainsi contourner les statuts olympiques interdisant le tournoi aux joueurs professionnels. Elle remporte la médaille d'or au terme d'un parcours sans faute qui l'a vue éliminer la Roumanie (2-1), l'Italie (3-0), la Turquie (7-1), la Suède (6-0) et enfin battre en finale la Yougoslavie (2-0). Cette victoire permet de donner une meilleure image du régime communiste, dans le contexte politique de la guerre froide. On verra ainsi Ferenc Puskás expliquer dans un journal français que l'excellence hongroise lors de cette période pouvait être expliquée « par la réforme qu'avait connue le football magyar en 1949 quand, comme l'économie, les sociétés sportives avaient été nationalisées ». France Football fait en tout cas l'éloge de ce dernier, à la fois capitaine et buteur, considéré comme « l'un des meilleurs footballeurs au monde » par l'hebdomadaire, qui met en avant ses capacités exceptionnelles de dribbleur. Si Puskás loue le régime communiste hongrois, son coéquipier Gyula Grosics déclare au contraire, que les « victoires hongroises ne pouvaient pas être attribuées aux idéologies politiques », mais que les politiciens ont su « exploiter le succès du football pour eux-mêmes ». L'année suivante, la Hongrie remporte pour la première fois la Coupe internationale, commencée en 1948, devant la Tchécoslovaquie et l'Autriche.

Le « Onze d'Or » de Gusztáv Sebes lors du match Angleterre-Hongrie de 1953.

Le , la Hongrie réalise son exploit le plus retentissant face à l'Angleterre au stade de Wembley pour une rencontre amicale. L'équipe anglaise, invaincue sur son sol contre une équipe du continent, est dépassée par les qualités techniques des joueurs hongrois et la vitesse de leur jeu. Tactiquement, l'organisation en « WM » des Anglais, utilisée depuis les années 1920, se montre obsolète face au 4-2-4 des Hongrois qui inverse complètement les fonctions de l'avant centre et des deux inters. Ces derniers montent sur le front de l'attaque tandis que l'avant centre passe en position reculée derrière les quatre avants. La manière de défendre est redéfinie, collectivement, au moyen d'un marquage de zone et avec le recul d'un demi dans la ligne d'arrières en situation défensive. La Hongrie l'emporte sur le score de 6-3. Cette rencontre est considérée comme un tournant de l'histoire du football et est qualifiée par la presse britannique de « match of the century » en français : « match du siècle ». Le , les deux équipes se rencontrent à nouveau, en Hongrie cette fois-ci, au Népstadion, inauguré un an plus tôt. Devant 92 000 spectateurs, la Hongrie surpasse une nouvelle fois son homologue anglais en s'imposant sept buts à un, avec un triplé de Nándor Hidegkuti, un doublé de Ferenc Puskás et un but de Sándor Kocsis.

La Hongrie, invaincue depuis quatre ans, est la grande favorite de la Coupe du monde de 1954 en Suisse. Elle remporte d'ailleurs très largement ses deux premiers matchs, contre la Corée du Sud, battue 9-0, et l'Allemagne de l'Ouest, battue 8-3.

Privée de sa vedette Ferenc Puskás, blessé à la cheville contre l'Allemagne, et faisant face à des adversaires particulièrement rugueux, l'équipe hongroise connait ensuite plus de difficultés. En quart de finale, les Hongrois parviennent à éliminer le Brésil (4-2). Le match est si violent qu'il est rapidement surnommé « Bataille de Berne ». Plusieurs membres de chaque équipe sont blessés, dont l'entraîneur Gusztáv Sebes. Les Hongrois affrontent ensuite l'Uruguay, tenant du titre, pour un match prévu comme « intense et spécial », du fait de la force des deux formations. Si la Hongrie prend rapidement les devants et mène 2-0 après 47 minutes de jeu, les Uruguayens recollent au score en fin de match et arrachent les prolongations. Un doublé de Sándor Kocsis en prolongation permet aux Magyars de prendre un avantage décisif. Cette victoire face à la Celeste est historique puisque l'Uruguay n'avait encore jamais perdu un match lors d'un tournoi mondial.

Nándor Hidegkuti et Ferenc Puskás, deux éléments majeurs de « l'équipe d'Or » de Hongrie, ici avec la sélection de Budapest en 1954.

Le au Wankdorf à Berne, la Hongrie, qui peut compter sur le retour de Puskás, retrouve l'Allemagne de l'Ouest en finale. La rencontre démarre bien pour les Hongrois qui mènent 2-0 après huit minutes de jeu. Mais les Allemands reviennent vite au score grâce à Morlock et Rahn, qui égalise à la 18e minute. Le match s'enlise sur un terrain rendu boueux par la pluie, qui avantage grandement des Allemands mieux préparés et équipés, notamment avec les chaussures à crampons amovibles conçues par Adi Dassler, bien plus légères que celles des Hongrois. À sept minutes de la fin, Rahn profite d'une faute de main du gardien hongrois Gyula Grosics et déclenche une frappe qui scelle la victoire de la RFA (3-2). Dans les derniers instants du match, Ferenc Puskás croit égaliser mais l'arbitre refuse son but pour un hors-jeu contesté. C'est la première défaite de l'équipe d'or depuis 31 matchs et quatre ans. En octobre 2010, une enquête allemande révèle que les joueurs ouest-allemands avaient pris de la Pervitine, un psychostimulant alors connue sous le nom de « drogue du soldat ». Peu après la Coupe du monde, certains joueurs allemands attrapent la jaunisse. Mince consolation, Sándor Kocsis termine meilleur buteur du tournoi avec onze buts, un record.

En dépit de ce drame sportif, l'équipe hongroise retrouve de sa superbe et aligne une nouvelle série de dix-huit matchs sans défaite, dont une victoire en Union soviétique. En 1956, elle s'incline pourtant en Turquie. Peu après, une nouvelle défaite contre la Belgique entraîne le limogeage du sélectionneur « mythique » de cette période, Gusztáv Sebes.

L'histoire de cette équipe hongroise de légende prend fin le 23 octobre 1956, quand les chars russes entrent à Budapest pour écraser l'insurrection hongroise. À ce moment, la plupart des internationaux hongrois sont en déplacement pour un match de Coupe d'Europe avec le Budapest Honvéd. Les joueurs et leur entraîneur Béla Guttmann décident de ne pas rentrer et organisent une tournée mondiale. À leur retour en Europe, Puskás, Czibor et Kocsis choisissent de ne pas retourner en Hongrie. Suspendus par la FIFA à la demande de la fédération hongroise, ils signeront en 1958 au Real Madrid pour le premier, et au FC Barcelone pour les deux autres, et ne joueront plus jamais pour la Hongrie.

Reconstruction et bons résultats (1956-1972)

Pour la Coupe du monde de 1958 en Suède, la Hongrie peut encore compter sur Hidegkuti, Bozsik et Grosics. Elle est tenue en échec par le pays de Galles (1-1) puis s'incline (2-1) devant la Suède, sélection-hôte. Sa large victoire contre le Mexique (4-0) lui permet de rejoindre le pays de Galles au classement. Les deux équipes sont à égalité de points alors qu'il n'y a qu'une seule place qualificative. La meilleure moyenne de buts des Hongrois ne profite pas à ceux-ci car dans ce cas de figure précis le critère des buts est ignoré et un match d'appui entre les deux formations doit donc être joué, conformément au règlement. Dans un stade désert, du fait du boycott des spectateurs choqués par l'exécution de l'ancien premier ministre hongrois Imre Nagy, opposant au régime communiste, les Gallois créent la surprise en l'emportant face au dernier finaliste (2-1).

Après l'échec au mondial suédois, la sélection hongroise prend part à la première « Coupe d'Europe des nations », organisée par la toute nouvelle UEFA. Les Hongrois ouvrent la compétition le face à l'Union soviétique. Il s'agit du premier match à enjeu opposant la Hongrie à l'Union soviétique, qui a fait écraser l'insurrection de Budapest deux ans plus tôt. Au stade Lénine de Moscou, ils s'inclinent lors du match aller de leur huitième de finale (3-1). Au retour, les Soviétiques, futurs vainqueurs de l'épreuve, l'emportent encore (1-0). En 1959, après trois ans de pause, la Hongrie achève la dernière édition de la Coupe internationale à la deuxième place, un point derrière la Tchécoslovaquie ; Lajos Tichy termine meilleur buteur du tournoi.

À la suite de l'éparpillement de son « Équipe d'Or » et de ces derniers échecs sportifs, la Hongrie parvient à reconstruire une sélection compétitive autour de l'attaquant Flórián Albert, qui fait ses débuts en sélection en juin 1959. Bien que n'étant plus considérée comme l'une des meilleures équipes du monde, la sélection hongroise obtient toutefois des résultats intéressants pendant les années 1960. Officiellement, ce n'est plus la sélection dite « A » qui participe aux Jeux, mais bien la sélection « olympique» car la FIFA ne considère plus les matchs des Jeux olympiques après 1960 comme des matchs de la sélection A. C'est avec une équipe largement renouvelée que la Hongrie aborde les Jeux olympiques de Rome en 1960.

Après avoir survolé son groupe au premier tour (2-1 contre l'Inde, 6-2 contre le Pérou, 7-0 contre la France), la Hongrie s'incline en demi-finale face au Danemark (2-0). Menée par Flórián Albert, âgé de seulement 18 ans, la sélection décroche la médaille de bronze en battant l'Italie en petite finale.

En 1961, la Hongrie affronte l'Allemagne de l'Est, en préparation à la Coupe du monde 1962.

Lors de la Coupe du monde 1962 au Chili, l'effectif de la Hongrie ne compte plus que le gardien de but Gyula Grosics comme témoin de l'épopée de 1954. Au premier tour, la Hongrie affronte d'abord l'Angleterre. Elle mène rapidement au score, mais les Anglais égalisent après une heure d'efforts, sur penalty. En fin de partie, Flórián Albert marque et fait gagner les siens. La Hongrie surclasse ensuite la Bulgarie, néophyte dans la compétition (6-0), après avoir marqué quatre buts lors des douze premières minutes. N'ayant besoin que d'un match nul face à l'Argentine, une des meilleures formations d'Amérique du Sud, pour se qualifier, l'entraîneur Lajos Baróti fait tourner son effectif et obtient le point qu'il recherchait.

Malgré ces bons résultats, le parcours des Hongrois s'arrête en quarts de finale contre la Tchécoslovaquie, vainqueur un but à zéro grâce aux nombreux arrêts de son gardien de but Viliam Schrojf. Albert est désigné « Meilleur jeune joueur » du tournoi, succédant au palmarès au Brésilien Pelé.

Malgré ses débuts chaotiques, une deuxième édition de la « Coupe d'Europe des nations » est lancée sur le même modèle, et le nombre de participants est cette fois bien plus élevé. La sélection hongroise se défait du pays de Galles au tour préliminaire, puis de l'Allemagne de l'Est en huitième de finale après deux confrontations accrochées, avant d'éliminer la France en quart de finale, grâce notamment à une nette victoire à Colombes où les buteurs sont Albert et Tichy, auteur d'un doublé (3-1). La Hongrie se retrouve ainsi en Espagne pour le tournoi final. Opposés en demi-finale à l'équipe locale, les Hongrois égalisent à cinq minutes de la fin du temps réglementaire ; l'Espagne l'emporte toutefois en prolongation. La Hongrie doit se contenter d'une petite finale contre le Danemark. Les deux équipes n'arrivent pas à se départager pendant le temps réglementaire (1-1) ; en prolongation, un doublé de Dezső Novák offre la troisième place continentale à la Hongrie. Novák, Ferenc Bene, auteur de deux buts en phase finale, et Flórián Albert, omniprésent dans le jeu hongrois, figurent dans l'équipe-type du tournoi.

Quelques mois après le championnat d'Europe, la Hongrie participe aux Jeux olympiques de Tokyo, où, comme les autres pays de l'Est, elle envoie ses meilleurs joueurs n'ayant pas disputé la dernière Coupe du monde, à l'image de Dezső Novák et Ferenc Bene qui sont les piliers de cette sélection olympique. La Corée du Nord, initialement dans le groupe de la Hongrie, est disqualifiée pour avoir pris part aux Jeux des nouvelles forces émergentes, interdits par le Comité international olympique. Opposés à la modeste sélection marocaine pour le premier match de leur groupe, les Hongrois s'imposent aisément six buts à zéro, tous inscrits par Bene. La Yougoslavie bat à son tour le Maroc, et comme les deux premiers de chaque groupe sont qualifiés, Hongrois et Yougoslaves se disputent en dernière journée un match sans enjeu au cours duquel ils offrent un grand spectacle, ponctué par onze buts (6-5) dont quatre pour le seul Tibor Csernai. En quart de finale, les Hongrois éliminent la Roumanie (2-1) puis écartent la République arabe unie en demi-finale sur le score de 6-0, avec notamment un quadruplé de Bene. En finale, au stade olympique de Tokyo, devant 65 610 spectateurs, la Hongrie s'impose face à la Tchécoslovaquie au terme d'une finale olympique d'un niveau de jeu « plutôt médiocre », grâce à un nouveau but de Bene et un but contre son camp de Vladimir Weiss (2-1). La Hongrie remporte pour la deuxième fois de son histoire la médaille d'or aux Jeux olympiques. Avec douze buts en cinq matchs, Bene termine meilleur buteur de la compétition.

Portée par ce succès aux Jeux et par une génération prometteuse, la Hongrie domine facilement son groupe de qualification à la Coupe du monde 1966 face à l'Allemagne de l'Est et l'Autriche. En phase finale, elle affronte dans le groupe 3 le Portugal d'Eusébio, récipiendaire du dernier Ballon d'or, le Brésil, double champion du monde en titre, et la Bulgarie. Pour son entrée en lice à Old Trafford, la Hongrie s'incline face au Portugal trois buts à un. La Hongrie affronte ensuite le Brésil, invaincu en Coupe du monde depuis le quart de finale de 1954 perdu face à la Hongrie. Portés par un Albert au sommet de son art, et face à une équipe privée de son maître à jouer Pelé, blessé, les Magyars l'emportent trois buts à un après un match remarquable. N'ayant besoin que d'un nul face à la Bulgarie pour poursuivre la compétition, les Hongrois, pourtant menés au score pendant une demi-heure, s'imposent sans forcer (3-1). En quart de finale, la Hongrie rencontre l'Union soviétique. Albert et Bene, les deux meilleurs attaquants hongrois, sont marqués de près. Profitant de deux erreurs du gardien hongrois József Gelei, les Soviétiques marquent au début de chaque période, tandis que leur fameux gardien de but Lev Yachine, malgré ses 37 ans, arrête les nombreux tirs hongrois, permettant aux siens de s'imposer deux buts à un.

Lors des éliminatoires du Championnat d'Europe 1968, la Hongrie remporte son groupe préliminaire en devançant l'Allemagne de l'Est, les Pays-Bas et le Danemark. La Hongrie échoue en quarts de finale, une nouvelle fois éliminée par l'URSS, malgré une victoire 2-0 à Budapest à l'aller.

Quelques mois après l'échec de l'Euro 1968, la Hongrie défend sa médaille d'or olympique aux Jeux de Mexico. Si le groupe ne comprend aucun joueur de la dernière Coupe du monde, le défenseur Dezső Novák et le milieu de terrain Lajos Szűcs renforcent la sélection. Elle domine facilement le Salvador (4-0), est accrochée par le Ghana (2-2) mais passe le premier tour en écartant Israël (2-0). En quart de finale elle bat le Guatemala (1-0) puis le Japon en demi-finale (5-0), avant de triompher en finale de la Bulgarie (4-1) lors d'un match mouvementé, marqué par plusieurs expulsions du côté bulgare. La Hongrie remporte son troisième titre olympique de football (1952, 1964, 1968). C'est le seul pays à avoir réalisé cette performance. Novák devient le premier footballeur à avoir remporté trois médailles olympiques (l'or en 1964 et 1968, le bronze en 1960), un exploit resté inégalé depuis.

En juin 1969, la sélection connaît un coup dur avec la grave blessure de Flórián Albert lors d'un match qualificatif pour la Coupe du monde 1970 face au Danemark. Privés de leur meneur, qui ne portera plus le maillot de la sélection pendant deux ans, mais avec un Ferenc Bene étincelant, les Hongrois terminent leur groupe éliminatoire en tête à égalité de points avec la Tchécoslovaquie. Le critère de la différence de buts, favorable aux Hongrois, n'étant malheureusement pour eux pas pris en compte (il le sera pourtant en phase finale), un match d'appui est nécessaire. Il est disputé en décembre sur terrain neutre à Marseille. Dominateurs en première période, les Hongrois manquent de réalisme face aux Tchécoslovaques et s'inclinent finalement quatre buts à un. Pour la première fois, la Hongrie ne parvient pas à se qualifier pour une phase finale de Coupe du monde.

La Hongrie se rattrape en se qualifiant pour la phase finale du Championnat d'Europe de 1972. Après avoir dominé la France (battue une nouvelle fois à Colombes), la Bulgarie et la Norvège en poule préliminaire, elle affronte en quart de finale l'équipe de Roumanie. Après deux matchs nuls (1-1 à Budapest puis 2-2 à Bucarest), un match d'appui est organisé à Belgrade, que la Hongrie remporte dans les derniers instants (2-1). En Belgique lors du tournoi final, elle retrouve en demi-finale l'URSS qui l'emporte 1-0 sur un but chanceux, Sándor Zámbó voyant quant à lui son penalty arrêté par le gardien soviétique Rudakov à cinq minutes du terme. La Hongrie se classe quatrième de cette édition, en perdant la petite finale contre la Belgique à qui ses défenseurs offrent les deux buts (1-2). Albert, qui a fait son retour en équipe nationale peu avant la compétition, n'est plus que l'ombre du joueur qu'il fut. Il ne sera plus sélectionné qu'une fois en 1974, lors d'un match jubilé.

C'est au stade olympique de Munich que la Hongrie est battue en finale des Jeux olympiques de 1972 contre la Pologne.

Les Hongrois se présentent aux Jeux olympiques de Munich qualifiés d'office en tant que tenants du titre. Invaincus aux Jeux Olympiques depuis 1960, ils font partie des favoris. Au premier tour, la Hongrie domine dans son groupe l'Iran (5-0) puis partage les points avec le Brésil (2-2) avant de valider sa qualification avec une victoire contre le Danemark (2-0). Au second tour, l'équipe hongroise olympique remporte sa poule en gagnant ses trois matchs contre l'Allemagne de l'Est (2-0), l'Allemagne de l'Ouest (4-1) et le Mexique (2-0) et accède ainsi à la finale où elle rencontre la Pologne. Les Hongrois manquent de remporter leur quatrième médaille d'or : malgré l'ouverture du score de Béla Várady, le Polonais Deyna réalise un doublé, offrant la victoire aux siens. Doubles tenants du titre et invaincus dans la compétition depuis 1960, les Hongrois s'inclinent donc en finale, remportant une médaille d'argent.

Un déclin progressif (1973-1986)

Avec le retrait de la génération quart-de-finaliste de 1966, les années 1970 voient la Hongrie perdre progressivement son statut d'équipe majeure en étant moins en réussite, malgré la qualité de son football. La sélection manque ainsi de peu la qualification à la Coupe du monde de 1974 dans un groupe très disputé. Elle est devancée à la différence de buts par la Suède et l'Autriche et est éliminée en étant invaincue. Dans la course à l'Euro 1976, elle s'incline deux fois face au pays de Galles et lui laisse la première place qualificative du groupe, la Hongrie devant se contenter de la deuxième place. La sélection olympique, qui reste sur trois finales d'affilée, connait une plus grande désillusion encore, car elle est éliminée au tout premier tour des qualifications aux Jeux olympiques de 1976 par la Bulgarie.

Le stade José Maria Minella accueille à deux reprises la Hongrie lors de la Coupe du monde de 1978 pour deux défaites.

La Hongrie revient au niveau mondial avec l'éclosion d'une nouvelle génération de joueurs emmenée par András Törőcsik, László Fazekas et Tibor Nyilasi. Elle se qualifie pour la phase finale de la Coupe du monde de 1978 en devançant et éliminant dans son groupe l'Union soviétique - une première en compétition - puis en battant largement la Bolivie en barrage intercontinental. Au premier tour du mundial elle est placée dans le groupe le plus relevé, composé de l'Argentine, sélection d'un pays-hôte dont la junte militaire au pouvoir attend la victoire, l'Italie, « cinquième tête de série », et la France qui est en plein renouveau. Les Hongrois ont la lourde tâche de rencontrer l'Argentine au stade Monumental de Buenos Aires lors de la première journée. Ils marquent les premiers mais concèdent vite l'égalisation sur une faute de main de leur gardien. Dans une ambiance exaltée, le match devient tendu et parfois assez brutal. Les Argentins prennent finalement l'avantage en fin de match par Daniel Bertoni, donné blessé mais entré en cours de partie. L'arbitrage plutôt favorable à l'équipe locale exaspère les Hongrois qui finissent par perdre leur sang-froid, à l'image de Törőcsik et Nyilasi, expulsés coup sur coup. Privés de quatre joueurs majeurs, suspendus ou blessés, les Hongrois s'inclinent ensuite face à l'Italie malgré un bon début de partie (1-3). Le dernier match face à la France, sans enjeu, s'achève sur une troisième défaite.

La Hongrie laisse échapper la qualification à l'Euro 1980, dont la phase finale a été élargie à huit équipes, à la Grèce, qui obtient sa première qualification pour la phase finale d'une compétition officielle.

En phase préliminaire à la Coupe du monde 1982, la Hongrie parvient à terminer en tête du groupe 4, devant l'Angleterre, également qualifiée et face à laquelle elle concède pourtant deux défaites. Lors de la phase finale en Espagne, la formation de Kálmán Mészöly se distingue en battant l'équipe du Salvador le 15 juin à Elche sur le score à l'écart le plus large enregistré en Coupe du monde : 10-1. Jamais une autre équipe n'a en effet réussi à marquer dix buts dans un match en phase finale. Les buteurs hongrois sont László Kiss (3), László Fazekas (2), Tibor Nyilasi (2), József Tóth, Gábor Pölöskei et Lázár Szentes. Ce succès record reste pourtant sans lendemain, les Hongrois étant battus lourdement lors de la deuxième journée par l'Argentine du jeune Diego Maradona, qui s'impose quatre buts à un. Lors du dernier match face à la Belgique, les joueurs hongrois, qui doivent impérativement gagner pour se qualifier, mènent longtemps au score grâce à Varga mais concèdent l'égalisation à un quart d'heure du terme au bout d'un exploit individuel de Jan Ceulemans (1-1), et sont finalement éliminés.

Le parcours éliminatoire de l'Euro 1984 est particulièrement difficile pour les Magyars, avec quatre défaites en huit matchs. La Hongrie termine à la quatrième place d'un groupe de cinq, derrière le Danemark, l'Angleterre et la Grèce.

Malgré l'échec de la campagne européenne, la Hongrie parvient à se qualifier pour la Coupe du monde 1986 en devançant les Pays-Bas et l'Autriche. Le tournoi au Mexique démarre cependant douloureusement, avec une lourde défaite face à la redoutable équipe d'URSS (6-0), future première du groupe. Si sa victoire face au Canada (2-0) lui donne un peu d'espoir, l'équipe est balayée lors du match décisif par la France, candidat déclaré à la victoire (3-0). Une trop mauvaise différence de buts ne permet pas à la Hongrie de figurer parmi les meilleurs troisièmes repêchés pour accéder au second tour. La Coupe du monde au Mexique marque la fin d'une époque où la sélection hongroise n'était jamais très loin du plus haut niveau, et précède une longue traversée du désert pour le football hongrois qui n'est plus que l'hombre de lui-même.

Des échecs en série (1986-2014)

Entre 1986 et 2014, la Hongrie ne parvient en effet pas à se qualifier pour la moindre phase finale de Championnat du monde ou d'Europe. En manque de joueurs de haut niveau mondial, l'équipe peine le plus souvent à se placer au-dessus du troisième quartile du football européen. Cette période d'échecs sportifs amène à de nombreux limogeages et à une instabilité des entraîneurs à la tête de la sélection hongroise.

Lors des éliminatoires de l'Euro 1988, la Hongrie se classe troisième de son groupe, remporté par les Pays-Bas menés par Marco van Basten, futurs champions d'Europe. Après trois participations consécutives en phase finale de Coupe du monde, la Hongrie est distancée en phase éliminatoire pour le mondial 1990 par l'Espagne et l'Irlande, les deux qualifiés de son groupe. Les années suivantes sont encore pires pour la sélection hongroise qui est largement battue par d'autres formations, dans la course à l'Euro 1992 et au Mondial 1994. Ces échecs sont toutefois ponctués par le succès de la Hongrie en tournoi amical lors de la Coupe Kirin en mars 1993, après une victoire contre le Japon et un nul contre les États-Unis.

Gábor Király, qui fait ses débuts en sélection en 1998, est un joueur-clé de cette période difficile de l'équipe hongroise.

Preuve du déclin de la Hongrie, les Magyars pointent, en , à la 87e place du classement mondial de la FIFA, son rang le plus bas depuis la création du classement en 1993. La Hongrie perd contre d'autres équipes, qualifiées à l'époque de « modestes » comme la Suisse et la Turquie, qui se qualifient pour l'Euro 1996, au contraire de la Hongrie. La sélection magyare retrouve des couleurs lors des éliminatoires de la Coupe du monde de 1998. Avec le jeune et prometteur gardien de but Gábor Király, elle se classe en effet deuxième de son groupe et se qualifie pour le tour de barrages où elle affronte la Yougoslavie. À ce stade l'équipe hongroise ne fait cependant pas illusion et est balayée 1 à 12 au score cumulé des matchs aller et retour. Les résultats de la campagne éliminatoire du mondial permettent toutefois à la sélection de gagner 31 places au classement FIFA de 1997 à 1998. Quelques mois plus tard, en , la Hongrie remporte la LG Cup, tournoi amical se déroulant dans des pays musulmans.

La campagne éliminatoire de l'Euro 2000 est une fois de plus médiocre pour la Hongrie qui termine quatrième de son groupe, ne devançant que les très modestes formations d'Azerbaïdjan et du Liechtenstein. Cette contre-performance est confirmée lors de la phase préliminaire de la Coupe du monde 2002, la Hongrie finissant avant-dernière de son groupe.

En vue des qualifications de l'Euro 2004, la fédération hongroise choisit un nouveau sélectionneur : Lothar Matthäus, grand nom du football allemand. Mais la Hongrie, qui voit les débuts intéressants de Roland Juhász, est toujours à la peine et termine encore avant-dernière d'un groupe très disputé, à seulement six points du premier, la Suède. Après un léger sursaut à la suite de quelques performances honorables, la Hongrie redescend au-delà de la 70e place du classement FIFA en 2005. Lors de la phase qualificative de la Coupe du monde 2006, la Hongrie ne fait pas davantage illusion et termine en milieu de tableau de son groupe, avec dix points de retard sur les deux premiers et dix points d'avance sur le cinquième. Cet échec entraîne le limogeage de Matthaüs.

Lors des éliminatoires de l'Euro 2008, la Hongrie est placée dans le groupe du tenant du titre, la Grèce. Dominée par la plupart des formations de son groupe, l'équipe hongroise termine avant-dernière, à douze points du dernier qualifié du groupe. Après ce nouvel échec, la fédération hongroise embauche à nouveau un sélectionneur étranger, l'ancien international néerlandais Erwin Koeman. Les résultats s'améliorent un peu, comme l'illustre l'évolution du classement mondial de la sélection (47e en janvier 2009, 27e en 2011), mais la Hongrie, engagée dans les éliminatoires de la Coupe du monde 2010, échoue à trois points de la place de barragiste, occupée par le Portugal.

L'équipe de Hongrie en 2011.

La Hongrie se classe ensuite troisième de son groupe éliminatoire de l'Euro 2012, et se console d'être la « première équipe non qualifiée » du groupe. La Hongrie stabilise sa position au classement de la FIFA, 32e en 2012. La campagne de qualification à la Coupe du monde 2014 ressemble à celle de l'Euro : la Hongrie est éliminée en terminant à deux points de la Roumanie, barragiste. La sélection subit alors une cuisante défaite face aux Pays-Bas, vainqueur huit buts à un, ce qui constitue la pire défaite des Hongrois depuis 1941.

Amélioration (depuis 2014)

L'élargissement de la phase finale du Championnat d'Europe à 24 équipes offre des chances supplémentaires aux sélections moyennes comme la Hongrie de disputer le tournoi. Les Hongrois sauront pleinement en profiter. Lors des éliminatoires de l'Euro 2016 ils se retrouvent dans un groupe où figurent la Roumanie, l'Irlande du Nord, la Grèce, les îles Féroé et la Finlande. Ils terminent à nouveau à la troisième place de leur poule, place qui cette fois-ci est qualificative pour les barrages. La Hongrie passe ce tour décisif en battant la Norvège à l'aller comme au retour. La sélection dirigée par l'Allemand Bernd Storck se qualifie ainsi pour son premier tournoi international depuis trente ans. La règle du repêchage des meilleurs troisièmes de poule en phase finale donnent de réelles opportunités de passer le premier tour. La Hongrie n'a finalement pas à se soucier de cette règle car elle fait mieux en obtenant la première place du groupe en étant invaincue, grâce notamment à une victoire d'entrée contre l'Autriche (2-0) et un bon match nul contre le Portugal, futur vainqueur de la compétition, au terme d'un match spectaculaire (3-3, après avoir à chaque fois mené au score). L'aventure pour les Hongrois s'arrête cependant en huitième de finale, contre l'un des favoris du tournoi, la Belgique, qui s'impose sur le score sans appel de 4-0. Cette défaite altère à peine la performance globale de cette équipe hongroise qui a fait bonne figure pour son retour dans un tournoi majeur.

Le retour de la Hongrie en phase finale de la Coupe du monde ne sera en revanche pas pour 2018. Présente dans le groupe du Portugal et de la Suisse, la Hongrie reste en effet abonnée à la troisième place en poule éliminatoire et finit à quatorze points de la deuxième place qui donne accès aux barrages. Cette campagne qualificative hongroise est notamment marquée par des performances très ternes à l'extérieur, dont un match nul surprenant sur la pelouse des îles Féroé (0-0) et une défaite en Andorre (0-1). À la suite de cet échec, Bernd Storck est limogé, et remplacé par le Belge Georges Leekens, ancien sélectionneur de l'Algérie, qui a pour objectif la qualification pour l'Euro 2020. Mais un faible niveau de jeu proposé et des résultats très négatifs dont deux défaites surprenantes en amical contre le Luxembourg (1-2) en puis quelques mois plus tard contre le Kazakhstan (2-3) font que Georges Leekens est remercié en avant même le début de la campagne de qualification. L'entraîneur belge est remplacé par l'Italien Marco Rossi passé notamment par le Budapest Honvéd et le DAC 1904.

Sous la houlette de son nouveau sélectionneur, la Hongrie dispute les éliminatoires de l'Euro 2020 au sein du groupe E et échoue à la 4e place, derrière la Croatie, le Pays de Galles et la Slovaquie et devant l'Azerbaïdjan. Les Magyars ont malgré tout fait bonne impression à domicile durant ces éliminatoires, en battant la Croatie vice-championne du monde (2-1) et le Pays de Galles de Gareth Bale demi-finaliste du précédent Euro (1-0). Le nouveau règlement pour la qualification à l'Euro donne cependant une deuxième chance à la Hongrie. En effet, sa position lors de l'édition 2018-2019 de Ligue des nations lui ouvre les portes des barrages de qualifications. Placée dans la voie A du fait de la qualification de toutes les autres équipes présentes en Ligue A en dehors de l'Islande, la Hongrie se défait d'abord des Bulgares à l'extérieur (3-1) le , avant de renverser à domicile l'Islande le grâce à deux buts coup sur coup en fin de match par Loïc Nego (88e minute) et Dominik Szoboszlai (90+2e minute) compensant l'ouverture du score islandaise précoce sur un coup franc direct de Gylfi Sigurðsson ponctué par une bourde du gardien hongrois Péter Gulácsi (11e minute). La Hongrie se qualifie ainsi de justesse au bout du suspense pour son deuxième Championnat d'Europe consécutif.

Le , la Hongrie, alors placée dans le groupe 3 de la Ligue B lors de l'édition 2020-2021 de la Ligue des nations, obtient sa promotion en Ligue A pour la prochaine édition grâce à une victoire acquise à domicile contre la Turquie lors de la dernière journée des phases de poules (2-0), permettant aux Magyars de devancer les Russes défaits lourdement en Serbie (0-5) dans le même temps. La sélection affiche un bilan de 3 victoires, 2 matchs nuls et une défaite (à domicile contre la Russie 2-3).

Lors de l'Euro 2021, la Hongrie est placée dans le groupe F, le plus relevé du tournoi en compagnie de trois des quatre demi-finalistes de 2016 : la France, l'Allemagne et comme cinq ans plus tôt le Portugal, avec l'avantage de jouer deux matchs à domicile, contre les Bleus et les Lusitaniens. Elle a cette fois-ci misé sur un jeu plus défensif et plus basé sur la contre-attaque par rapport à l'Euro 2016 (où les nombreux espaces laissés par un jeu porté vers l'avant ont abouti à une lourde défaite 0-4 contre la Belgique en 1/8e de finale) et aux éliminatoires du Mondial 2018 qui ont été complètement manqués. Cette tactique permet aux Hongrois d'offrir une belle résistance face à leurs trois redoutables adversaires. Lors du premier match à domicile contre le Portugal, champion sortant, les Magyars tiennent longtemps le choc et inscrivent même un but refusé pour hors-jeu à la 79e minute, avant de s'effondrer en toute fin de match, encaissant trois buts dans les dix dernières minutes. Le premier but portugais est venu d'un tir malencontreusement dévié dans ses propres filets par Willi Orban mettant ainsi un coup fatal au moral des Hongrois visiblement épuisés (0-3). Contre toute attente, les hommes de Marco Rossi réagissent parfaitement lors des deux dernières journées. Ils tiennent ainsi en échec les champions du monde français (1-1) en faisant preuve d'une grande abnégation et d'une grande discipline, Attila Fiola ayant par ailleurs ouvert le score dans les arrêts de jeu de la première période avant qu'Antoine Griezmann ne remette les deux équipes à égalité à la 66e minute. Lors du dernier match, la Hongrie passe tout proche de l'exploit contre l'Allemagne à Munich (2-2) en menant par deux fois au score grâce à Ádám Szalai et András Schäfer. Elle est même virtuellement qualifiée jusqu'à la 84e minute lorsqu'un dernier but de Leon Goretzka sauve la Mannschaft d'une élimination prématurée. La Hongrie, malgré ces deux bons résultats contre des équipes prestigieuses, termine dernière du groupe. Toutefois, les Hongrois se sont montrés héroïques contre des adversaires beaucoup plus puissants sur le papier voire considérés comme des favoris à la victoire finale et ont représenté un des coups de cœur de la compétition. Leurs performances lors de cet Euro, saluées dans la presse sportive, sont d'autant plus remarquables que le meneur de jeu de l'équipe hongroise, Dominik Szoboszlai, était forfait pour la phase finale pour cause de blessure.

La Hongrie échoue toutefois à se qualifier pour la Coupe du monde 2022, puisqu'elle termine 4e au sein du groupe I particulièrement homogène avec 17 points. Les Magyars pourront nourrir des regrets, en ayant concédé deux courtes défaites contre l'Albanie (0-1 à chaque fois), un adversaire à leur portée, ainsi qu'une lourde défaite à domicile contre l'Angleterre (0-4 en ayant encaissé tous les buts en 2e période) alors que les hommes de Marco Rossi ont dans le même temps réussi à prendre 4 points sur 6 contre la Pologne (nul spectaculaire 3-3 à domicile à l'aller en ayant mené deux fois au score, victoire 2-1 à l'extérieur au retour) et décroché un match nul sur le terrain de l'Angleterre (1-1).

La Hongrie signe une entrée en matière réussie à l'occasion de la Ligue des nations 2022-2023, en s'imposant à domicile (1-0) face à l'Angleterre sur un penalty transformé par Dominik Szoboszlai à la 66e minute, mettant un terme à 65 ans sans battre les Three Lions. Les Magyars continuent sur cette lancée et réalisent un début de compétition plus que réussi, en occupant provisoirement la première place au bout des 4 journées de dans un groupe pourtant très relevé, avec un bilan de 2 victoires (toutes deux acquises contre l'Angleterre), un nul (1-1 à domicile contre l'Allemagne) et une défaite (1-2 en Italie). En prime, la Hongrie a réalisé une performance de très haute volée en humiliant l'Angleterre à l'extérieur lors du match retour (4-0) le , alors que les Three Lions n'avaient plus connu une aussi lourde défaite à domicile depuis 1928 et n'avaient plus été battus à domicile par les Hongrois depuis 1953 et une défaite 3-6 à Wembley, ce qui permet aux Magyars de prendre leur revanche sur les éliminatoires de la Coupe du monde 2022 où ils avaient été surclassés par le même adversaire. Une performance d'autant plus exceptionnelle que les hommes de Marco Rossi, en course pour une place au Final Four, étaient pensionnaires de Ligue C lors de la première édition. La Hongrie s'impose ensuite en Allemagne (1-0) mais échoue à rallier le Final Four, puisqu'elle est à nouveau battue par l'Italie lors de la dernière journée à domicile (0-2), cédant la première place du groupe à la Squadra Azzurra.

La Hongrie, forte de son bon parcours en Ligue des nations, se retrouve tête de série aux éliminatoires de l'Euro 2024 et se qualifie sans encombre pour la phase finale en terminant première de son groupe et invaincue, avec un bilan de 5 victoires (dont 2 sur le score de 2-1 à l'aller comme au retour face à la Serbie, son principal concurrent dans la poule) et 3 matchs nuls.